« Les discours sur les « fautes » saturent quasiment l’espace éditorial et médiatique contemporain. Mais la différence entre une faute et une évolution, c’est la place qu’elle occupera à long terme dans l’usage. Et l’usage, ça s’étudie avec minutie. C’est le travail des linguistes. Face aux rengaines déclinistes, il devient indispensable de rétablir la rigueur des faits.
Non, l’orthographe n’est pas immuable en français. Non, les jeunes, les provinciaux ou les Belges ne « déforment » pas la langue. Oui, le participe passé tend à devenir invariable. Non, le français n’appartient pas à la France. Oui, tout le monde a un accent, voire plusieurs. »
Collectif de linguistes – Tracts Gallimard N°49
Sans être rigoriste absolu, je suis plutôt très attentif à la langue, la syntaxe et la grammaire, le vocabulaire. Les textes constellés de fautes me font mal et j’ai toujours pensé que la pensée exige une langue juste et précise.
Pourtant, ce petit livre est venu bouleverser quelques-unes de mes idées reçues.
Il propose une autre manière de penser la langue : un organisme vivant qu’il est illusoire de vouloir figer et, surtout, un outil de pouvoir autant qu’une arme d’émancipation.
Ça gratte, mais c’est vraiment éclairant.